La gestion de l’eau privatisée à Westmount et Côte-Saint-Luc
7 septembre 2005
L’appel d’offres, lancé par le Comité de
transition de l’agglomération de Montréal, sur la gestion des
réseaux d’aqueducs et d’égouts des villes défusionnées de Westmount
et Côte-Saint-Luc, prenait fin hier. Selon l’échéancier du Comité,
les contrats devraient être signés le 22 novembre prochain avec les
firmes privées. Celles-ci auront aussi la tâche de poser un
diagnostic sur l’état des réseaux, et de proposer un plan
d’intervention.
Le syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301)
s’inquiète des impacts de cette privatisation et des motivations
d’un tel choix. «Pourquoi s’adresser au privé quand Montréal
possédait et possède toujours les ressources et les compétences
pour assurer un service public de qualité? Si la firme choisie ne
dégage pas les profits prévus, qui nous dit qu’elle n’installera
pas des compteurs d’eau pour faire payer les citoyens? C’est
d’autant plus préoccupant que cette compagnie devra également
assurer le suivi de la consommation. Enfin, pourquoi la population
des deux municipalités devrait-elle payer encore, pour une
évaluation de leurs systèmes d’aqueduc et d’égout que la Ville de
Montréal a déjà fait», demande Michel Fontaine, conseiller
syndical SCFP.
Cette situation est inusitée car, avant le
regroupement de janvier 2002 sur l’île de Montréal, les réseaux
d’aqueduc des deux municipalités appartenaient à la Ville de
Montréal qui était responsable de leur entretien. Dans la nouvelle
structure, les frais de production et d’assainissement de l’eau
seront assumés par le Conseil d’agglomération, et les municipalités
défusionnées devront ensuite gérer elles-mêmes les réseaux locaux,
assurer la distribution et voir à l’entretien des infrastructures.
«Au départ, on parle d’un contrat de deux ans (2006-2007), mais
la Loi 62 permet aux municipalités d’offrir des contrats pour
l’exploitation des systèmes d’aqueduc et d’égout pouvant aller
jusqu’à 25 ans! Y aura-t-il une clause de reconduction automatique
ou accélérée? Dans ce cas, la population des deux villes serait
prise au piège, et pour longtemps. Quand on connaît l’importance
des coûts générés par la réfection des réseaux d’eau, on se demande
bien où une entreprise trouverait son intérêt dans des contrats à
court terme», de conclure Michel Fontaine.