Les bleus déposent une plainte de négociation de mauvaise foi
19 novembre 2008
Excédés par lintransigeance du maire
Labeaume, les cols bleus de Québec prennent les grands moyens pour
lui faire entendre raison. Ce matin, leurs procureurs ont déposé à
la Commission des relations du travail (CRT) une plainte pour
négociation de mauvaise foi. Vu les circonstances, le syndicat
souhaite que cette plainte soit entendue le plus rapidement
possible par ce tribunal administratif.
«Dans son
fameux ultimatum lancé à tous les travailleurs syndiqués, le maire
Labeaume nous demande de reprendre les négociations alors que nous
sommes toujours à la table! Déjà, on remarque quil comprend mal ce
qui se passe», affirme Réjean Rochette, vice-président du
SCFP 1638. De plus, la partie syndicale dénonce labsence de
documents justifiant les demandes de la Ville. «Cela fait des mois que nous demandons des
statistiques, des chiffres, des dossiers concernant les absences
pour maladie, le régime de retraite, les assurances, etc. Ce refus
de la Ville ralentit tout le processus. Sil y a de réels problèmes
des choses démontrées, pas du vent on est prêts à regarder cela
froidement. Mais il faut des faits, pas des préjugés»,
explique Denis Plante, conseiller au SCFP.
Pour le syndicat, lultimatum du maire, qui menace de retirer ses
offres salariales de la table le 1er décembre prochain si les
travailleurs nacceptent pas toutes ses demandes, est un exemple
flagrant de négociation de mauvaise foi, ce qui contrevient au Code
du travail. On ne peut en effet créer volontairement une impasse
dans un processus de négociation. Dautre part, en agissant de la
sorte, le maire transgresse également une autre disposition du Code
en sadressant directement aux syndiqués, au mépris de
lassociation constituée, dans le but clairement exprimé dexercer
un chantage, dentraver les activités syndicales et de sy ingérer.
Par conséquent, dans sa requête, le syndicat demande à la CRT
dordonner à la Ville de Québec de maintenir, après le 1er
décembre, loffre salariale déposée en juin 2007, de fournir dans
les 30 jours les documents exigés par le syndicat, de poursuivre
les négociations de bonne foi et de sabstenir de sadresser
directement, ou indirectement, aux salariés au sujet des
négociations en cours.
Depuis novembre 2007, le syndicat des cols bleus, affilié au SCFP,
a déjà tenu une quinzaine de séances de négociation avec les
représentants de la Ville, et les parties sont en conciliation
depuis juin dernier. Une rencontre avec la conciliatrice a
dailleurs eu lieu lundi de cette semaine.