Les syndiqués du Mont-Orford rejettent l’ultimatum de l’employeur et l’invitent à négocier de bonne foi
17 octobre 2006
Lintimidation aura eu bien peu deffet sur
les employés du Mont-Orford. Réunis hier soir en assemblée
extraordinaire, et présents dans une imposante proportion, les
travailleurs et travailleuses syndiqués au SCFP ont rejeté dans une
proportion de 100 % la dernière offre patronale.
Selon les représentants syndicaux, André LEspérance, le grand
patron de Mont-Orford inc. a soulevé la colère des employés en
tentant de leur mettre un couteau sur la gorge par le biais dune
offre globale déposée mardi dernier, le tout assortie dune menace
de lock-out advenant son rejet. «Deux fois plutôt quune nous
avons rejeté des offres de lemployeur prévoyant de ridicules
hausses salariales de 1,5 % pour les années 2005 et 2006. Le
message de nos membres à leur employeur est clair : rien en dessous
de ce qui est prévu à lactuelle convention collective, soit lIPC,
cest-à-dire laugmentation réelle du coût de la vie», a
précisé le président du syndicat, Pascal Taschereau.
Bien quéchue depuis mars 2005, la convention
collective continue de sappliquer selon les lois du travail. La
convention collective prévoit une disposition daugmentation
salariale correspondant à lIPC chaque mois doctobre; André
LEspérance a refusé daccorder ces hausses et blâme le syndicat de
sen remettre au tribunal darbitrage.
Une tactique patronale malhonnête
Mardi dernier, André LEspérance a déposé sans avis préalable au
syndicat, une offre globale dans le cadre des négociations en
cours. Lors de cette rencontre, il a menacé les représentants
syndicaux de procéder à la fermeture du Mont-Orford par le biais
dun lock-out, si ces-derniers nacceptaient pas son offre.
«Cela ressemble de plus en plus à de la négociation de mauvaise
foi», ajoute Pascal Taschereau. «De notre côté aucun moyen
de pression na été envisagé, ny même voté par les membres. Le
Code du Travail est clair, les parties doivent tenter de renouveler
une convention collective avec diligence et bonne foi
»
«Ne pas se souvenir dêtre en négociation, ne pas se souvenir
dinsultes et dinjures faites aux représentants syndicaux, ne pas
se souvenir des menaces de lock-out, ne pas se souvenir davoir
déposé une offre globale, telle que M. André LEspérance la
déclaré à un représentant des médias, nous démontre le caractère et
la nature plus que changeante du personnage», dajouter Marc
Bellemare, conseiller régional FTQ.
Selon le syndicat, la fameuse offre patronale leur a été remise il
y a quatre jours en présence de laviseur légal dAndré
LEspérance. Ce même avocat aurait dailleurs répété les menaces de
lock-out lors dune conversation téléphonique subséquente.
«En toutes circonstances, la franchise – ou son contraire – a un
prix. M. LEspérance aura un jour à assumer ses responsabilités. La
négociation est un droit que nous entendons pleinement
exercer», de conclure Michel Murray, conseiller syndical.