Rupture des négociations au Collège privé Saint-Paul de Varennes
30 août 2005
Les négociations sont rompues entre le collège
privé Saint-Paul de Varennes et ses enseignants, affiliés au
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ). Les
pourparlers qui avaient repris hier soir après une pause de
quelques jours n’ont pas duré une heure. Au centre du litige se
retrouve la question de la charge de travail des enseignants. Le
collège a exigé que le syndicat accepte sa proposition sans autre
discussion, à défaut de quoi il gardait l’école fermée. Signalons
que, hier matin, la direction du collège Saint-Paul avait déjà
annoncé l’annulation de la rentrée des classes prévue pour le 1er
septembre. Constatant l’impasse, le conciliateur a ajourné les
discussions sine die.
La présidente du syndicat des enseignants, Francine Jetté, est
déçue de la tournure des événements mais n’est guère surprise.
«C’est un employeur qui multiplie les ultimatums. Non seulement
il fallait accepter sa position et rien d’autre, il nous menace
maintenant de nous retirer la clause de parité que nous avons avec
le secteur public, ce qui n’avait jamais été un enjeu des
négociations jusqu’ici, a-t-elle commenté. Négociations
terminées ou pas, les enseignants réitèrent leur désir de rentrer
au travail. J’espère que les parents vont comprendre que c’est
l’employeur qui ferme l’école et non pas nous», a-t-elle
ajouté.
On attend la réaction du ministre de
l’Éducation
«J’ai entendu plusieurs fois le ministre de l’Éducation,
Jean-Marc Fournier, et ses collègues du gouvernement multiplier les
appels aux syndiqués du secteur public pour qu’ils n’exercent pas
les quelques journées de grève qu’ils ont annoncées. Dans le cas de
notre employeur, fait remarquer Francine Jetté, le lock-out
est général et illimité. J’ai bien hâte d’entendre les commentaires
du ministre et de ses collègues du gouvernement qui sont toujours
bien prompts à se porter à la défense des enfants», de conclure
la présidente du syndicat.
Rappel des événements passés
Rappelons que les quelque 55 enseignants sont sous le coup d’un
lock-out décrété par la direction du collège le 17 juillet.
Rappelons encore qu’à la suite du lock-out, la direction du collège
a retenu les paies de vacances de ses professeurs. Cette décision
avait immédiatement été contestée par les avocats du SCFP. Le 28
juillet, la Commission des relations du travail (CRT) du Québec
ordonnait à l’employeur de verser le traitement dû aux enseignants.
Début août, le Collège contestait la décision de la CRT en Cour
supérieure, mais se voyait débouté. La direction du collège a
toutefois maintenu le lock-out. Au point mort depuis la mi-juillet,
les négociations ont repris le lundi 22 août en présence du
conciliateur Jean-Pierre Gosselin, nommé par le ministère du
Travail, et se sont poursuivies mercredi (24 août) et jeudi jusqu’à
21 h 30 (25 août). Les négociations ont repris lundi (29 août) à 18
heures, mais n’ont pas duré une heure.
Le Collège Saint-Paul est une institution d’enseignement privée qui
accueille environ 1000 élèves de la première à la cinquième
secondaire.